Presqu’une année, déjà, que Zandira est en ligne. Pour tout dire, c’est passé à vitesse grand V. Il est temps de faire un bilan que j’espère intéressant pour vous et surtout non fastidieux. Sans être exhaustif, je vais le faire par chapitre sur les points qui me semblent essentiels. Si des infos vous semblent réellement manquer, n’hésitez pas à m’en faire part en commentaire, j’essayerai d’y répondre. Je vais couper le billet en deux pour qu’il soit plus digeste.

D’abord, petit point de contexte pour ceux qui ne nous suivent pas encore ! Zandira est notre première expérience de e-commerce, néanmoins, nous gérons des sites depuis une dizaine d’années au sein de 2 sociétés : Artémia, agence artistique et My Beautiful Company, éditrice de sites internet, dont Zandira. Nous ne sommes donc pas à plein temps sur la boutique, elle n’est qu’un maillon de nos activités. Même si nous sommes encore en apprentissage, les objectifs de rentabilité et de réussite sont bel et bien présents dans nos esprits

[Dans la rubrique l’épopée de Zandira, vous trouverez nos anciens billets sur la création de Zandira]

Logistique – fournisseur

Début un petit peu chaotique, stock bien trop faible et prise de conscience qu’il serait nécessaire d’avoir plus de 20 tailles différentes, pour chaque modèle de bague : ça c’est fait ! Parce que qui dit tailles, dit retour d’articles, donc baisse de la marge ! Les frais d’envois, nous ne les faisons payer qu’une fois aux clients, sans compter le temps de gestion supplémentaire. Nous avons donc fait un gros effort de ce côté là : contrôle minutieux des tailles, mise en ligne d’outils tels que le baguier pour aider le client à définir sa taille de doigt. Même si nous faisons tout pour qu’il y en ait le moins possible, les retours représentent quand même 10 à 15% des ventes.

Autre difficulté, le réassort. Entre la préparation d’une nouvelle commande, la fabrication en Inde et la mise en ligne des nouveaux bijoux, il faut compter environ 2 mois et demi. Avec 3 réassorts par an au mieux, il faut donc anticiper, mais quand on n’a pas d’expérience, c’est juste un peu rock’n roll et stratégie du “doigt mouillé”. Globalement, je pense que l’on s’en sort pas trop mal, le verdict tombera à la période de noël … trop, pas assez ???

Mon conseil :

Prendre le temps de bien s’organiser et de créer ses propres outils de gestion est essentiel pour ne pas se perdre une fois les ventes lancées … et optimiser ses réassorts.

Ne minimisez pas votre stock, même si – attention – c’est beaucoup d’argent immobilisé !!!

Chiffre d’affaire et fréquentation

Mon premier objectif à court terme était d’une commande minimum par jour 7/7. Depuis 4 mois c’est le cas (hormis les 15 premiers jours d’août où nous avons annoncé sur le site, le décalage des livraisons pour cause de congés). C’est bien, mais ce n’est pas suffisant car, avec un panier moyen d’environ 55€, la boutique ne pourrait être qu’un très bon complément de salaire, pas plus. Mon deuxième objectif à moyen terme, 30 000€ de C.A. lissé sur l’année. Tous les indicateurs montrent que cet objectif est tout à fait atteignable dans les tous prochains mois.

La fréquentation, quant à elle, évolue en conséquence, mais pas que … c’est surtout notre taux de transformation qui évolue dans le bon sens (nombre de commandes par rapport au nombre de visiteurs). Blog et boutique confondus, nous frôlons les 300 visiteurs / jour.

Mon conseil :

Pour un petit e-commerce, ne prévoyez pas de vivre de votre site la première année même si, bien sûr, vous trouverez toujours des exceptions … par définition, exceptionnelles !

Référencement et acquisition de trafic

Dés le départ, j’en avais fait un élément stratégique dans notre acquisition de trafic. Pour aucun site je n’avais pensé une stratégie aussi précise. Mon premier objectif n’a pas été d’aller chercher des mots clés à très forte concurrence, mais plutôt de positionner le site sur du « facile » puis, petit à petit, essayer d’aller chercher le haut du panier. Aujourd’hui, s’il n’y a pas beaucoup de top position, je suis quasiment sur la première page pour tous les mots clés que je m’étais fixé, et tranquillement, je gratte des places de plus en plus intéressantes. Pour la création de liens, rien de révolutionnaire, j’ai utilisé : mon réseau de sites déjà existants, une vingtaine de bons annuaires, une soixantaine de bons sites de services de CP, une quinzaine de digg-like. A rajouter à cela, quelques liens spontanés, principalement dus aux billets du blog, et quelques liens issus des billets annonçant les concours.

Forcément, j’aimerais que ça aille plus vite, mais si le net et la technologie avancent à 100 à l’heure, ce n’est pas le cas du référencement. Il faut être patient, et personne ne nous a attendu pour se positionner bien avant nous sur les bons mots clés.

Si j’affectionne la réflexion autour de la stratégie à adopter, la mise en pratique me tape un peu sur les nerfs, c’est souvent fastidieux, chronophage, et finalement pas très intéressant. Ca me parait pourtant essentiel, et je ne vois pas comment je pourrais me passer du référencement naturel dans l’acquisition de trafic.

A fond sur le référencement naturel, nous n’avons pas mis le paquet sur la publicité en ligne. Une tentative sur Facebook, quelques semaines après le lancement, pour laquelle j’ai été très peu satisfait. Le ROI (Return On Investment ou retour sur investissement) n’était pas bon, et je n’ai pas eu envie de pousser plus avant l’expérience. Par rapport à Facebook, je suis de plus en plus dubitatif quant à l’utilité de ce réseau pour un e-commerce comme le nôtre, mais j’y reviendrai dans le chapitre sur les réseaux sociaux.

Quant à Google Adwords, c’est un peu la même limonade. Les enchères pour bien se placer deviennent vite impossibles à rentabiliser dans le milieu du bijou, ou dit autrement, le temps à investir pour optimiser au maximum ses campagnes serait tellement important, que non rentable pour Zandira. Ceci dit, il est fort probable que je revienne sur l’acquisition de trafic payant courant 2012, mais peut-être de façon plus ordonnée.

Ce que je n’ai pas tenté, par manque de conviction, de temps et de connaissance, ce sont les comparateurs et autres guides. J’étais presque prêt à tenter un bout d’expérience quand la tempête Panda a pointé son nez … à quoi bon payer pour des comparateurs qui allaient se prendre une claque !!!

Mon conseil :

Le référencement, que vous le fassiez ou que vous le fassiez faire est à mon sens une condition sine qua non pour réussir. Le trafic payant peut être une alternative à condition d’être ultra vigilant sur le ROI.

[La suite : Réseaux sociaux, communication, le blog … Bilan 1ère année – Partie 2]

15 Commentaires

  • J’ai pris plaisir à lire ce billet. J’aime lire du vécu et des retours d’expériences plutôt que des théories.
    Je corrigerais juste Adwords à la place d’Adsense ;)
    J’ai bien hâte de lire la suite.

  • Très intéressant. J’aime beaucoup échanger avec les e-commerçants. Le mots clef je pense est la persévérance. Peut-être aussi que pour vivre de cette activité il faut s’y engager à plein temps (et ne pas espérer faire 35h/semaine). Im patient en tout cas de lire la suite :))

  • Bonjour Didier, merci pour cet article de qualité, qui me confirme que la patience et la persévérance sont vraiment les clés de la « réussite » sur internet, je suis moi même en train de relancer ma marque et mon site Torpille et je vais bientôt m’attaquer à cette partie référencement.

    Dans ton article tu évoques l’importance des mots clés, d’Adwords et du référencement naturel, certes c’est capital, mais je pense que les articles du blog pèsent également lourd dans la balance Google, cet été j’ai été surprise de me retrouver en 3ème et 4ème position de la première page Google sur la requête « caleçons » grâce à un seul article de mon blog, alors que je n’avais jamais communiqué sur ce sujet auparavant.

    J’attribue principalement ce positionnement au fait que j’ai employé mon mot clé dans le titre de mon article.

    J’ai vu que tu utilisais fréquemment cette pratique, je pense que ça doit également compter pour toi, même si le secteur des bijoux et peut-être un peu plus concurrentiel que le mien.

    En tout cas merci pour ton retour d’expérience, j’attends la suite !

    Bon courage
    Delphine

  • @Delphine
    J’aborderai le blog dans la deuxième partie du bilan, il y a à ce sujet pas mal à dire, y compris sur « l’aide au référencement » qu’il peut apporter.

  • Merci pour la transparence, tres appréciable. Tout semble en place pour votre succes, donc je leve mon verre a la poursuite de l’aventure!

  • Ton article est très intéressant et montre bien qu’il faut avoir des objectifs réalisables et ne pas trop faire de plans sur la comète niveau CA.

    Concernant le référencement naturel, je ne peux qu’être d’accord avec toi. C’est un levier réellement intéressant et très fort pour une boutique en ligne. Il faut donc mettre toutes les chances de son côté.

    Hâte de lire le prochain billet annoncé !

  • Je crois que je lis le blog de Zandira depuis le début de l’aventure, et les articles sur le e-commerce sont excellents et celui-là est encore au dessus. Bravo et merci de partager comme cela, c’est une mine d’or !

  • Bonjour Didier,

    Bravo pour cet article, loin d’être fastidieux mais qui au contraire donne une vision juste et réaliste de ce qu’est la vie du « petit e-commerçant ».

    Concernant les comparateurs et autres places de marché, le buzz accompagnant la sortie de Panda a effectivement joué contre eux. Cependant, je ne doute pas de la capacité de ses acteurs à réagir positivement. La plupart d’entre eux œuvrent à l’international, et Panda est une réalité pour eux depuis plus de 6 mois maintenant…

    En ce qui me concerne, n’ayant pas de temps à consacrer à la mise en place de mon catalogue sur chacun des gros comparateurs, j’ai confié cette tâche ingrate à Iziflux, qui d’après mon flux principal a créé en un clin d’œil les flux sur 5 comparateurs et 2 places de marché. Dans certains cas ils ont aussi créé les comptes, ce qui m’a fait gagner beaucoup de temps. Leur outil de gestion de boutique eBay est particulièrement génial, et je crois que ça peut être un bon support pour vous.

    Perso je suis encore en phase de test, mais la conclusion est plutôt positive puisque j’ai gagné, en à peine un mois et avec un déploiement encore très modeste, plus de 10% de trafic. Et pourtant Panda est déjà là !

    Alors n’ayons pas peur des mangeurs d’eucalyptus ;)

  • Article très intéressant.
    J’adore lire les expériences d’autres e-commerçant.
    Au final, c’est rassurant de voir qu’on est pas seul au monde dans la même situation ;)

  • Merci pour le partage d’expériences. Assez conforme à la réalité de beaucoup de sites qui se lancent aujourd’hui dans le e-commerce

  • J’ai pris beaucoup de plaisir à lire cet article.
    C’est rare qu’un ecommerçant parle ouvertement de son retour d’expérience en donnant des chiffres.
    Bonne continuation.

  • Merci j’ai pris beaucoup de plaisir à lire cet article résumant bien la situation d’une première année d’e-commerçant.
    Amicalement

    Loïc

  • En fouillant dans les forum de référencement, j’arrive sur votre site. Et j’apprécie ce billet qui parle de la « limonade » comme vous dites du e-commerce de petits bijoux. C’est la même aventure dans laquelle je suis embarquée. Par contre, bravo pour vos 300 visites/jour, j’en suis encore loin. Bonne chance pour la suite et si vous êtes intéressé pour de la vente en marque blanche, pourquoi pas en discuter.

  • Merci beaucoup pour votre article , et votre  transparence , cela fait plaisir à lire . Vos conseils sont extrêmement judicieux, ma petite entreprise suit le même cheminement que le vôtre niveau référencement, même si on est encore bien loin des 300 visites jours…Néanmoins, je suis ravie de savoir que ma politique de mots clés finira par porter ses fruits ( car elle est identique à la vôtre , mieux vaut opter quand on est petit pour une stratégie de long train avec des mots clés ciblés et faiblement concurrentiels que d’essayer d’atteindre du trafic sur des mots clés trop concurrencés ) . Je souhaite une longue vie et des belles perspectives d’avenir à Zandira !!