Ce billet est le second et dernier sur le bilan que nous pouvons faire après une année d’activité d’e-commerçant. Si ce n’est déjà fait, je vous invite à commencer par le premier billet : Presqu’un an de e-commerce dans le bijou … le bilan – Partie 1

Réseaux sociaux

Ah, les réseaux sociaux, ce sujet mériterait un billet spécifique à lui seul ! Que n’ai-je pas lu sur l’obligation d’être sur les réseaux sociaux pour lancer son e-commerce, ou sur les mérites de ce nouveau canal de vente sur lequel, si vous n’êtes pas le premier, il sera trop tard… et j’en passe et des billets et des billets sur ce sujet. Mais finalement, qui colporte de telles contre-vérités ? A minima les consultants experts, les super community manager, quelques agences web bien intentionnées … qui tous ont en commun, dans la très grande majorité des cas, le fait de n’avoir jamais vendu le moindre objet pour leur propre compte, qui n’ont d’expert que le nom et qui ont bien compris que vendre une prestation intellectuelle était finalement bien plus rentable que de tenir une boutique en ligne, à plus forte raison si on est en plein effet de mode !

Entendons-nous bien, je n’ai pas dit que ces réseaux sociaux ne servaient à rien, je dis qu’ils ne servent à rien dans le développement direct de votre chiffre d’affaire et qu’ils ne sont pas rentables.

Chez Zandira, nous avons un (pauvre) compte Facebook, et un (pauvre) compte Twitter. Pour faire vivre ces réseaux sociaux, il faut créer une communauté, de clients, de prospects, d’amis, de prescripteurs, d’influenceurs … et ça, désolé de le dire, mais ça nécessite beaucoup de temps, et surtout un certain talent … que seuls quelques e-commerçants détiennent.

Peut-être êtes-vous prêt à vous épancher sur votre business, sur votre vie professionnelle et personnelle, et à en faire un feuilleton si addictif qu’effectivement, votre communauté grandira à vue d’œil et une majorité de ces personnes deviendra vos clients. Moi non !

Peut-être êtes-vous expert dans votre domaine, pas un expert à la petite semaine, un vrai, qui partagera sa connaissance, qui racontera des choses que personne d’autre n’a déjà mis en ligne. Alors là, oui, votre communauté grandira à vue d’œil et une majorité de ces personnes deviendra vos clients. Moi non !

Peut-être êtes-vous simplement un grugeur et que vous connaissez toutes les techniques pour faire grossir artificiellement votre communauté à vue d’œil ? Mais alors là, la majorité de ces personnes ne vous achètera jamais rien, et vous vous garderez bien de faire une estimation de votre ROI sur les réseaux sociaux. De toutes façons, vous vous en foutez, vous serez bientôt expert consultant en réseaux sociaux ! Moi non !

Pour en revenir à Zandira, seul mon Twitter perso crée vraiment de l’échange. Le principal apport que j’en ressors, c’est la veille sur les sujets qui m’intéressent, dont le e-commerce.

Concernant Facebook, ça ne me sert pas à grand chose, et ça n’amène pas grand chose. Investir plus ? Mouais, vous l’aurez compris, pas convaincu, et surtout je n’y maitrise rien, ce n’est pas chez moi ! Avez-vous pris le temps, ou vous êtes vous posé quelques minutes sur le contrat que vous avez accepté en utilisant ce réseau social ?

Au fait, vous vous souvenez de Secondlife ?

Mon conseil :

Abordez les réseaux sociaux pour ce qu’ils sont, faites le pour le plaisir … mais ne vous attendez pas à voir exploser votre chiffre d’affaire ; et avant d’y dépenser votre temps et/ou votre argent … vous avez tellement d’autres choses à faire !

Communication et concours

Je vous parle ici de communication traditionnelle, avec un vrai communiqué de presse rédigé. Nous avons fait une campagne sur un fichier presse travaillé depuis longtemps au sein de My Beautiful Company. Trois articles en sont sortis. Ce n’est pas trop mal, d’autant que nos bijoux n’ont finalement rien de très innovant. En revanche, la presse n’amène pas franchement de clients, c’est assez logique. Mais c’est bon pour la notoriété de la marque, alors on prend, et si nous développons les quelques idées que nous avons derrière la tête, nous n’hésiterons pas à recommencer.

Déception par contre pour les communiqués envoyés aux blogs mode. Pas grand chose à en tirer, si ce n’est : « Pas de problème, offrez moi quelques bagues » ! Ca semble marcher comme ça chez les blogueuses.

Si le fait de donner purement et simplement mes produits ne m’intéresse pas, organiser un concours me séduit davantage ! Nous en avons organisé 3. A chaque fois le bilan fut identique : afflux de fréquentation, quelques très bons liens sur les billets qui présentaient les concours, très peu de ventes, mais au moins on s’est fait connaitre. On recommencera.

Mon conseil :

Communiqué de presse, pour peu que vous ayez un bon fichier, et surtout concours, sont des choses très simples à faire et finalement peu couteuses, pourquoi s’en priver ?

Le blog de Zandira

Depuis l’origine du projet, je souhaitais adosser un blog à la boutique, tout en sachant qu’un écueil me tendait les bras : le faible taux de publication qui pourrait avoir un effet plutôt négatif en terme d’image si j’y tombais.
Pour la petite histoire, je l’ai commencé, ainsi que son référencement, 3 mois avant l’ouverture de la boutique. Grand bien m’a pris, c’était autant de temps de gagné, et une déprime en moins dans les premiers jours qui ont suivi l’ouverture de la boutique … en regardant les statistiques, les visiteurs, forcément, venaient tous du blog !

Les quelques échanges instructifs, professionnels ou parfois justes amicaux induits par la publication des billets, sont très importants. Ca, ça vaut de l’or … ce n’est peut-être que ça une communauté :-)

Enfin, inutile de dire que de tenir un blog, peut aussi être un vrai plus en terme de référencement. Une fiche produit, c’est assez statique, et il n’est pas forcément évident d’y associer un mot clé connexe à son activité. Avec le blog, pas de soucis, un bon billet, bien optimisé, un bon référencement, et vous voilà avec une page qui vous rapporte plusieurs dizaines de visiteurs par jours : baguier en ligne !

Vrai plus donc, mais pour tout dire, tenir le blog à flot est pour moi le plus compliqué dans cette première année d’e-commerçant. Je ne suis pas de l’écrit, je me pose mille questions sur l’intérêt de développer tel ou tel sujet (que généralement je trouve très bien expliqué ailleurs), je manque cruellement de temps et aussi parfois de motivation. En bref, j’en chie avec ce blog !

Mon conseil :

Un blog, c’est génial, mais soyez sûr que vous aurez le temps et la motivation pour le faire vivre.

Nos projets ici et ailleurs

On en arrive à la conclusion de ce premier bilan. Si je devais le résumer, ça donnerait ça : Si c’était à refaire, je le referais … tout pareil en plus !

Encore plus motivé que jamais, parce que l’évolution des ventes est très clairement positive et parce que je pense qu’on a largement mangé notre pain noir. Mais comme je me l’étais imaginé au début, il faut bien une année avant de commencer à toucher les fruits de notre travail.

J’ai lu, sur je ne sais plus quel blog e-commerce, que quand on y a gouté, on ne pouvait plus s’en passer. C’est mon cas ! Un peu moins celui de mon associée, car outre le fait d’étrenner cette nouvelle activité, il a fallu découvrir le B to C (Business to Consumer, en français, “des entreprises aux particuliers”). Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la donne n’est pas tout à fait identique entre les clients professionnels et les clients particuliers !

Qu’à cela ne tienne, nous sommes déjà engagés dans notre prochaine boutique : la vente de Bijoux Ethiques, réellement équitables et nous sommes en permanence à l’affut d’une nouvelle idée qui fera tilt !

Bon vent à tous les e-commerçants, et bonnes ventes pour l’échéance, ô combien cruciale, de Noël !

10 Commentaires

  • Bonjour, 

    Plus amère cette deuxième partie, non ? On y sent certains reproches…
    Pour les réseaux sociaux, vous dites quelque chose de très vrai et qui s’applique, à mon avis, à tous les aspects de la vente en ligne : l’expérience de la vente est très importante pour pouvoir correctement conseiller les entrepreneurs web en e-commerce !

    Sur la question des communiqués de presse : attention à l’ambiguïté de ce terme sur le web. Il en existe deux types : pour le référencement ou pour les journalistes. Certains sites peuvent proposer gratuitement de bons services (comme Faistacom.com) de référencement et de visibilité. Mais il faut bien savoir ce que l’on souhaite… (RP ou SEO)

    Bravo, en tout cas, pour votre enthousiasme et votre persévérance !
    Et merci de ces conseils !

  • Merci de partager votre analyse. La persévérance est en effet essentielle dans la première année d’existence. Et il faut que l’entourage accepte que vous soyez constamment devant votre écran…

  • Gérer une communauté effectivement seuls quelques heureux élus y parviennent. Pour les autres, ce n’est pas évident. C’est bon pour la notoriété, un peu pour le trafic, mais rien du tout pour les ventes. Idem pour le blog, avant de créer un fidèle panel de lecteurs, qui deviendront clients, il va se passer du temps et beaucoup de travail.

    Bonne chance pour votre nouveau projet, il est pas évident non plus :)

  • @CWM Consulting : Amère non, un peu piquant sur les réseaux sociaux, c’est sur :-)
    Sinon, je parlais bien de vrais communiqués de presse … pour les journalistes.

    @Peggy : On est tout à fait d’accord ! J’en veux pour preuve, cette série de 2 articles qui ont très, très bien fonctionné en terme de fréquentation, mais pas sur la bonne cible. Il n’y a donc eu aucune vente supplémentaire. En revanche, c’est bon à prendre pour la notoriété.

  • S’il est difficile de savoir si la présence sur les réseaux sociaux rapportent du chiffre d’affaire, il est évident que cela rapporte des visiteurs… Plus on a de visiteurs, plus on a de chance de faire des ventes… Je dirai que facebook est un moyen comme il y en a d’autres d’augmenter son nombre de visiteurs. Avoir des liens qui sont diriger vers votre blog ou votre boutique est toujours mieux que de ne pas en avoir, facebook est un site très fréquenté actuellement, je considère qu’il faut y être présent car c’est là où sont les gens! si demain c’est google+, j’irai plus sur google+! :) Il faut allez là où les gens se trouvent et s’adapter… mais cela prend du temps, cela est indéniable :) Bravo pour votre résumé et votre retour d’expérience.

  • Il va sans dire que cette suite part direct dans ma review Web de Septembre ! ;-)
    Je reviendrai vous lire à l’occasion, ne serait-ce que part solidarité : moi aussi le blog c’est mon sacerdoce (contrairement à ce que l’on pourrait croire). Bon courage pour la suite en tout cas, et à bientôt !

  • Super ces deux billets. Tout y est, surtout l’enthousiasme ;-) Avec un poil plus de recul que vous, je traverse les mêmes expériences et partage la même analyse… notamment pour facebook ! Par choix je suis aussi passé du BtoB au BtoC, mais vraiment sans regret, que du contraire. Dans les dialogues avec le client on retrouve un être humain en face de soi, et c’est tellement plus agréable ! Allez, bon vent et bonnes ventes !

  • Bonjour,
    et merci de ce retour d’expérience qui va, pour mon plaisir, à l’encontre de ce qu’on peut lire habituellement sur la magie des réseaux sociaux :)

    Vous avez piqué ma curiosité concernant les « communiqués de presse pour les journalistes » :
    – comment procédez-vous pour soumettre un article à ce genre de communiqués ?
    – quel est leur intérêt par rapport à un com. de presse orienté SEO ?
    – quel sont les « avantages » de ce genre de com ?

    Merci d’avance de vos réponses.

  • Retour d’expérience très instructif, merci !
    Concernant les réseaux sociaux, je me demande si finalement le retour sur investissement ne vas pas dépendre aussi de la cible que vous visez. j’ai l’impression (peut être fausse, et c’est bien là la force de cet article, de se baser sur des faits) que si le cœur de cible était plus jeune, ou les produits vendus différents, ça pourrait mieux marcher. Après, c’est comme tout, ça demande du temps, et seul compte au final le ROI ! (j’ai en tête une couverture bébé qui a du cartonner sur Facebook, que j’ai vu partagée par 2/3 connaissances différentes, je serai curieux de connaitre le nombre de ventes générées !)

  • Aujourd’hui beaucoup d’entreprises de com’ vivent sur l’ignorance des jeunes entrepreneurs qui veulent tellement que leurs entreprises soit connues qu’elles dépensent des sommes folles pour qu’on leurs disent  » pour être connu faut un compte facebook et un compte twitter » . Comme tu l’as dit très justement dans ton article, se créer une communauté ce n’est pas seulement ça. Faut surtout avoir beaucoup de patience.