Un homme en colère

Nous venons de faire un gros réassort de bijoux sur la boutique. Dire que ce réassort s’est fait dans la douleur est un euphémisme ! Deux raisons principales en sont la cause, la première vient du fait que nos bijoux sont fabriqués par des artisans indiens, pays où le rapport à l’exigence que nous pourrions attendre sur une commande précise n’est pas le même. C’est comme ça, on a beau fournir un bon de commande précis, jamais la livraison ne correspond exactement à notre demande… sans compter des délais de livraison très très approximatifs !

Deuxième difficulté, nous ne travaillons qu’avec un seul grossiste et importateur de bijoux. N’importe quel chef d’entreprise sait que c’est une faute de gestion, mais c’est tellement pratique ! Sans compter que Zandira est une toute petite boutique, nous ne sommes pas un client influent. Difficile de peser de tout notre poids dans ces conditions.

Vous me direz que les solutions ne sont pas si difficiles à trouver, sauf que la vente de bijoux en argent et pierres fines est très règlementée et que la gamme de bijoux sur laquelle nous nous positionnons ne se trouve pas sous le sabot d’un cheval. Mais c’est sûr, nous allons nous mettre en quête de nouveaux fournisseurs.

Allons plus loin sur la problématique du fournisseur unique

Ne travailler qu’avec un seul fournisseur est donc une faute de gestion, mais pour laquelle on peut trouver des solutions, en revanche ne travailler qu’avec un seul moteur de recherche, là ça se complique.

Google, c’est 90% des recherches en France. Pour une boutique exclusivement sur le web, c’est vital d’y être bien positionné et donc d’y être bien référencé. Jusque là, pas de problèmes particuliers. En revanche, quand Google décide de faire la guerre aux techniques de référencement non naturel, quand il décide de modifier son algorithme de façon à pénaliser les sites qu’il soupçonne d’utiliser ces fameuses techniques, quand pour une requête de recherche, Google fournit 60% de résultats non naturels et pas forcément pertinents (liens publicitaires, vidéo, google shopping, etc …), quand Google est à ce point hégémonique sans qu’à aucun moment une « discussion » puisse être possible, là ça devient extrêmement grave et nos entreprises en sont encore plus fragiles et dépendantes d’un système qu’elles ne peuvent ignorer.

Vous me direz :

« T’as qu’à suivre les guideline de Google, il ne t’arrivera rien » : ça c’est sûr qu’il ne m’arrivera rien, puisque je n’aurai aucun visiteur sur ma boutique ! Le bijou sur internet, c’est un poil concurrentiel quand même !

« T’as qu’à te payer des adwords » : on y est ! tout ce que veut Google c’est que son chiffre d’affaire augmente, le moteur de recherche gratuit n’est qu’un prétexte. Bon, passons sur l’opacité du fonctionnement des adwords, ce n’est pas rentable pour nous. Pour une TPE/PME, on pourra dire ce que l’on veut, cette solution est de moins en moins accessible !

« T’as qu’à trouver d’autres sources de visiteurs et ne pas dépendre de Google » : et donc ignorer 90% de mes prospects ? On va peut-être arrêter dans les fautes de gestion, je ne travaille pas dans ma chambre en auto-entrepreneur avec des besoins de 500€ par mois ! Les recherches se font à 90% sur ce moteur, c’est ici que je dois être et pas ailleurs !

« T’as qu’à être présent sur les réseaux sociaux » : ah oui, mon modèle économique est unique, je ne vends qu’à mes amis et connaissances professionnelles. Pas de pot pour moi, ils n’ont que dix doigts et ils sont déjà tous chargés … je suis au taquet ! Non mais sans blague, si les très grosses sociétés à grosse notoriété reviennent toutes sur le « potentiel commercial » des réseaux sociaux, c’est bien qu’il y a des raisons !

Bref, à cette super faute de gestion, je n’ai que très peu de solutions ! Je suis dépendant de Google et à la merci tous les jours de me faire shooter ma boutique et pleurer devant mon stock.

J’ai bien pensé à la stratégie du double site : monter deux sites en parallèle avec deux stratégies de référencement complètement différentes. Si Google change ses règles, j’ai une chance qu’un des deux sites tienne. J’ai mis en place cette stratégie pour mon autre société, mais pour la boutique c’est pas simple avec toutes les problématiques de temps de travail, gestion de stock, confusion d’image auprès de ses clients, etc

Autre idée, créer un système dans le système, ça consisterait à m’associer à d’autres petites boutiques en ligne de bijoux, toutes spécialisées dans des gammes différentes. A plusieurs petits, on serait plus gros … Bon, c’est une idée, qui a encore besoin d’être réfléchie …

Bref, c’est pas la joie pour les pures players ce début d’année 2012 …

16 Commentaires

  • C’est clair que Google force de plus en plus la main des e-commerçants à se tourner vers des campagnes Adwords.

    Ce n’est pas en saignant les petits qu’il en sortira grandi !

  • Bonjour,

    Je fais aussi fabriquer en Inde depuis de nombreuses années et que dire: ils n’ont et n’auront jamais la même définition du temps et des finitions que nous. C’est à nous d’être patient et de s’adapter: les crises de nerfs ne servent définitivement à rien ou si peu…
    Sur le tout « Google », je pense qu’à terme et très vite, ils auront notre peau à nous les petits e-commerçants…
    Les publications c-p restent encore efficace mais pour combien de temps ?
    Le monde du bijou, fantaisie ou non, est extrêmement concurrentiel…mais toute la toile l’est désormais.
    J’ai essayé les R-P avec des publications dans de grands magazines de mode féminins: l’impact existe mais il est éphémère…il peut éventuellement jouer un rôle de rassurance par la suite…Le prix est injustifié à mon sens!
    adwords, tracking sont très difficilement paramétrable sauf à les confiés à un professionnel (honnête autant que faire se peut…) avant de se former soi-même…
    J’ai essayé pas mal de trucs dont notamment des actions en association avec d’autres e-commerçant dont les activités étaient complémentaires mais là aussi, ne nous leurrons pas, il faut être extrêmement sélectifs car la vitrine du site cache souvent le manque de sérieux, de « gnak » ou dévoile aussi des personnes à qui on a vendu un « joli site » mais qui sont complètement paumées…
    Alors composer avec tout ça devient vraiment rock n’roll et couteux en argent, en temps!

    Bref j’attends le jour où un état ou une communauté de pays (C€) aura les « roupettes » de s’opposer à la dictature de « Sieur Google »…
    Pour moi, j’aimerais, que ce soit à titre perso ou pro, qu’il existe encore un choix « différent » sur internet d’ici quelques années. Je n’ai pas envie d’être un énième produit formaté portant ce t-shirt ou ce bijoux « à la mode » que l’on retrouve partout chez Zara, Mango, H&M, Topshop, etc
    Je n’ai pas envie non plus de le vendre.

    Don’t be evil Vs/ Panurge ?

  • C’est vrai que pour une e-boutique c’est plutôt problématique de ne dépendre que de Google… hélas en ne vendant que sur le web à part payer d’autres supports (ben oui, même les gratuits deviennent payant… ex: Google shopping, Twenga, …) ça deviens dur. Il faut, en plus de sa spécialité, lorgner du coté du SEO. pas simple…

  • Bonjour,

    J’ai plusieurs clients qui sont dans la même problématique : trop dépendant de Google, à la merci d’un toussotement.
    C’est extrêmement grave vis à vis de la sérénité d’une entreprise avec des salariés à payer, des charges et le reste.
    En cas de site shooté, je cite mon client, « on fait quoi ? On éteint la lumière ? »

    lolo

    nota : ton histoire a été twittée et retwittée pour arriver sur ma timeline. Les réseaux sociaux

  • Etre e-commercant en 2011 été un peu crispant… en 2012 c’est carrément le stress !
    Si ton CA dépasse 200/300 K€ et que ton catalogue fait au mois 200 ref je te conseil de te renseigner sur les offres des plates formes d’affiliation. Certes c’est payant mais en général plus rentable que du Adwords … et surtout tu sors un peu du carcan GG !

  • Ce genre de billet a tendance à me rassurer en me disant que je ne suis pas seul.
    Sinon je suis assez d’accord tout le monde n’a pas un budget adwords.
    Bonne continuation pour ta boutique.

  • En plus de ta boutique, ouvrir une boutique sur Ebay, un marketplace sur Amazon, ça peut aider non ?

    • Je ne vois pas en quoi … et pour tout te dire, j’ai pas plus envie que ça de travailler pour eux. Je critique Google, c’est pas pour aller m’enfermer dans des systèmes tout aussi hégémoniques !

  • On en est tous au même point, du moins pour des clients avec un business model basé sur un ecommerce en ligne.
    Mais bon c’est pas la première fois que Google fait le grand ménage, là ça été plus impactant pour 2 raisons :
    – le référencement s’est démocratisé donc plus de monde qui en parle qui fais (ou essai de faire) du seo dans son coin.
    – les technique blacklisté sont celles qui sont assez simple à mettre en oeuvre d’où les abus à répétition qui ont amené google à serré la vis.

    Si plus de monde utilsie les mêmes techniques et que google bloque ces techniques on arrive forcement à un blacklistage de masse donc plus de bruit.

    Passons l’étape le référencement est encore mort ! Point du tout il tout simplement devenu plus suptile, plus difficile à réalisé tt seul.

    Place maintenant à ce que bcp de référenceur ou d’agence font déjà => les réseaux privées

    Alors là vous aller me dire oui mais tt le monde n’a pas accès à ces réseaux, ou les compétences nécéssare pour les monter.
    Je dis oui mais le référencement est un métier et tout le monde ne peux pas le faire.
    Le référencement s’acquière avec le temps et l’expérience et s’est tout juste sur ce point que les référenceurs pro font la différence.
    Leur expérience leur permet de se relevé et de trouver la parade à chaque MAJ de big G.

    Alors d’un coté je dis que Google à bien fait d’être plus sévère en rendant moins accepssible le référencement et permettre au professionnel de m’être en avant leur savoir faire.
    Attention je ne prêche pas pour Google, ces maj sont aussi là pour inciter de plus en plus les internautes à utiliser ces services payant pour se référencer.
    C’est cette contadiction entre ce qu’il fait et ce qu’il dit, qui est assez déconcertante et faire rugir le monde du référencement.

  • Je plussoie ce que dit Mikiweb, cette mise à jour est un mal pour un bien qui va calmer beaucoup de gens… même si les alternatives existent déjà, il est clair qu’il va falloir penser à diversifier son fournisseur de visite si ce n’est déjà fait… attirer de nouveaux clients peut se faire aussi par d’autres moyens que le seo, une piste est le bouche à oreille par les clients eux-même, que tu peux transformer en ambassadeurs de ta marque, en leur proposant d’être affiliés par exemple…

  • Je pense que Google réservera d’autres suprise pour nous les référenceurs. Je pense aussi q’il faut juste respecter le guideline des moteurs de recherche et surtout de ne jamais focaliser son travail sur un nombre spécifique de mots clés pour créer du contenu autour et des backlinks. Je pense que chacun d’entre nous est obligé d’augmenter le nombre de mots clés pour ne pas être pénaliser par pingouin et actualiser son contenu pour éviter des problèmes avec panda.

  • je vous cite : »Autre idée, créer un système dans le système, ça consisterait à m’associer à d’autres petites boutiques en ligne de bijoux, toutes spécialisées dans des gammes différentes. A plusieurs petits, on serait plus gros … Bon, c’est une idée, qui a encore besoin d’être réfléchie … »

    N’est ce pas ce que l’on rencontre sur alittlemarket ?

    En tout cas, je partage votre point de vue mais je dissocierais deux aspects :
    – un seul fournisseur de bijoux
    – un seul canal pour attirer les chalands.

    Su le premier point, on assiste depuis quelques années (et lessor de l’e-commerce) à pas mal de gens, saisissant une opportunité (opportuniste est mal vu comme terme) et montant une TPE pour surfer sur une mode. A cela, rien de nouveau : les vendeurs sur les marchés font cela depuis quelques décennies et se fournissent auprès de grossistes, comme vous le faîtes. Je me fournis en matière première également. Mon avantage, en tant que créatrice, c’est que mon matériau, j’en fais ce que je veux (bracelet, collier ou boucle) et mon stock est petit. De plus, j’achète à un grossiste en France, pas loin de chez moi, après m’être fournie sur internet (et je continue pour quelques références). L’énorme avantage de l’Inde, c’est le prix au kilo… et on espère toujours que les quelques désagréments (délais, qualité, commande oubliée) ne pèseront pas beaucoup dans le bilan de l’année. C’est ainsi que la Chine a commencé à devenir l’usine du monde… et le reste encore

    Le seul canal pour prospecter : google. Là, j’espère que vous n’utilisez pas qu’internet pour attirer du client (je n’ai pas lu tous vos billets, je l’avoue humblement). Même si Internet permet de toucher le monde entier, j’ai tendance à penser que la majorité des gens achètent, par sécurité plus que par patriotisme, dans leur pays. Et là, je me fous peut etre le doigt dans l’oeil, mais je ne m’ennuie pas à développer mon site pour l’étranger. GG représente 20-40 visites / jour pour moi, je suis mal placé sur mes mots clés mais j’ai la chance de pouvoir faire des marchés à chaque saison… comme les camelots du vrai commerce. Attention, je ne dis aps que c’est une panacée et ne me permettrait pas de donner une leçon à quiconque mais je me sors de GG en retournant aux bases du commerce : une relation entre un vendeur et un acheteur qui se voient. I nternet est une belle vitrine, un joli outil pour avoir des clients en plus mais pour l’instant, je n’investis pas dans le référencement (honte à moi) car je pense qu’à court terme, GG bouffera tous ceux qui ne passeront pas par adwords… et GG peut le faire très vite, la preuve !

    Sinon, pour s’associer à plusieurs, on peut en rediscuter.

  • Être présent sur Google est impératif, et malheureusement, nous devons tous nos adapter aux exigences du géant américain. Abuser ne fonctionne plus, mais ne rien faire non plus. Ce n’est pas facile, c’est clair !

  • Moi aussi travailler avec l’inde parfois me déprime. J’ai dailleurs eu le témoignage d’une autre boutique indienne en ligne, même constat et pourtant elle est franco-indienne (de par sa mère)…

    Je constate que les indiens vivant en France et important de l’inde du vêtements ou du bijoux sont intraitables avec leurs fournisseurs (dans la façon de manager et de payer….).

    peut être la voie à suivre mais est-ce dans notre culture.